
Une lectrice a eu la gentillesse de m'envoyer ce message il y a quelques jours:
"Je viens de terminer votre livre "l'Oreille Absolue" et j'ai adoré. Étant une mélomane de musique classique et d'opéra, j'ai passé de merveilleuses heures de lecture. Vous écrivez bien et je serai certainement une lectrice de vos futurs romans surtout si on y parle de musique. Je vais offrir votre livre a mes amies qui aiment la musique comme moi."
Tout d'abord, elle me dit que j'écris bien, ce qui est très rassurant.
Mais ce qui me rassure encore davantage et me touche, c'est qu'elle se présente en tant que mélomane de musique classique et d'opéra et qu'elle affirme avoir adoré mon petit chose.
C'était un peu un pari que d'écrire un roman qui se passe dans le monde de la musique classique. Je me doutais bien, en l'écrivant, que ça n'allait pas plaire à tout le monde, mais j'espérais vraiment que les musiciens et ceux qui leur donnent à manger, les mélomanes, se retrouveraient là dedans. Ça ne représente toutefois pas un marché énorme.
Le monde est une jungle hostile pour ceux qui aiment la musique classique. Il faut la chercher, elle ne vient pas à nous. Contrairement à toutes sortes d'autres musiques qui ne se gênent pas pour nous assaillir, à l'épicerie, à la télévision, sur presque toutes les chaînes de radio, dans la voiture à côté au feu rouge, au magasin de chaussures, alors que la vendeuse qui attend que vous choisissiez la bonne paire se dandine sur place au rythme de ce qui joue, dans la publicité, dans les fêtes de quartier, dans les parkings de centre d'achats, au téléphone, même, alors qu'on attend de parler à celui ou celle qu'on espère. Et si encore ce n'était que de la musique. Mais ce sont des chansons. Avec des paroles. Mon dieu. Les paroles.
Mais c'est un autre sujet.
Les musiciens, membres de quatuors connus, d'orchestres symphoniques de vielle capitale, de métropole ou de province. qui m'ont dit avoir aimé mon livre, me disent qu'ils s'y sont reconnus. Qu'ils ont reconnu ce drôle d'univers qu'est le leur. Un monde de surdoués ordinaires. Qui gagnent leur vie entre modestement et convenablement, rarement tellement plus, malgré le parcours académique infiniment plus exigeant que bien d'autres. Mais ça aussi, c'est un autre sujet.
Ceux qui ne connaissent pas la musique classique, ou que la musique n'intéresse pas, peuvent avoir trouvé exagérées certaines des situations évoquées dans le roman. Presque du slapstick, pour certains. Pourtant, des musiciens me disent que c'est justement ça qu'ils ont aimé. Le contraste entre la scène et la coulisse. Le concert et la répétition. La redingote et le caleçon. N'est-ce pas justement dans les moments les plus sérieux que se manifestent les fous rires les plus dérangeants?
Et pour les mélomanes. Ceux qui aiment et parfois connaissent la musique mieux que certains musiciens, mais qui ne connaissent pas la grâce de jouer d'un instrument, je voulais les rapprocher de l'expérience. Je voulais qu'ils sentent les vibrations des contrebasses sous leurs fesses lorsqu'on est au coeur de l'orchestre, j'espérais qu'ils sentent un peu la résine sur les archets, et leur coeur battre un peu plus rapidement lorsqu'arrive ce passage périlleux en triple croches.
Je l'ai longtemps mijoté, ce roman. Dès qu'on m'a mis un violon dans les mains (voir photo) j'ai compris que je rentrais dans une espèce de tribu, avec son langage séduisant, aux sonorités infinies, avec ses drôles de coutumes, ses rites et ses légendes. Pendant des années, je me disais: je crois que ça ferait une bonne histoire à raconter.
"Je viens de terminer votre livre "l'Oreille Absolue" et j'ai adoré. Étant une mélomane de musique classique et d'opéra, j'ai passé de merveilleuses heures de lecture. Vous écrivez bien et je serai certainement une lectrice de vos futurs romans surtout si on y parle de musique. Je vais offrir votre livre a mes amies qui aiment la musique comme moi."
Tout d'abord, elle me dit que j'écris bien, ce qui est très rassurant.
Mais ce qui me rassure encore davantage et me touche, c'est qu'elle se présente en tant que mélomane de musique classique et d'opéra et qu'elle affirme avoir adoré mon petit chose.
C'était un peu un pari que d'écrire un roman qui se passe dans le monde de la musique classique. Je me doutais bien, en l'écrivant, que ça n'allait pas plaire à tout le monde, mais j'espérais vraiment que les musiciens et ceux qui leur donnent à manger, les mélomanes, se retrouveraient là dedans. Ça ne représente toutefois pas un marché énorme.
Le monde est une jungle hostile pour ceux qui aiment la musique classique. Il faut la chercher, elle ne vient pas à nous. Contrairement à toutes sortes d'autres musiques qui ne se gênent pas pour nous assaillir, à l'épicerie, à la télévision, sur presque toutes les chaînes de radio, dans la voiture à côté au feu rouge, au magasin de chaussures, alors que la vendeuse qui attend que vous choisissiez la bonne paire se dandine sur place au rythme de ce qui joue, dans la publicité, dans les fêtes de quartier, dans les parkings de centre d'achats, au téléphone, même, alors qu'on attend de parler à celui ou celle qu'on espère. Et si encore ce n'était que de la musique. Mais ce sont des chansons. Avec des paroles. Mon dieu. Les paroles.
Mais c'est un autre sujet.
Les musiciens, membres de quatuors connus, d'orchestres symphoniques de vielle capitale, de métropole ou de province. qui m'ont dit avoir aimé mon livre, me disent qu'ils s'y sont reconnus. Qu'ils ont reconnu ce drôle d'univers qu'est le leur. Un monde de surdoués ordinaires. Qui gagnent leur vie entre modestement et convenablement, rarement tellement plus, malgré le parcours académique infiniment plus exigeant que bien d'autres. Mais ça aussi, c'est un autre sujet.
Ceux qui ne connaissent pas la musique classique, ou que la musique n'intéresse pas, peuvent avoir trouvé exagérées certaines des situations évoquées dans le roman. Presque du slapstick, pour certains. Pourtant, des musiciens me disent que c'est justement ça qu'ils ont aimé. Le contraste entre la scène et la coulisse. Le concert et la répétition. La redingote et le caleçon. N'est-ce pas justement dans les moments les plus sérieux que se manifestent les fous rires les plus dérangeants?
Et pour les mélomanes. Ceux qui aiment et parfois connaissent la musique mieux que certains musiciens, mais qui ne connaissent pas la grâce de jouer d'un instrument, je voulais les rapprocher de l'expérience. Je voulais qu'ils sentent les vibrations des contrebasses sous leurs fesses lorsqu'on est au coeur de l'orchestre, j'espérais qu'ils sentent un peu la résine sur les archets, et leur coeur battre un peu plus rapidement lorsqu'arrive ce passage périlleux en triple croches.
Je l'ai longtemps mijoté, ce roman. Dès qu'on m'a mis un violon dans les mains (voir photo) j'ai compris que je rentrais dans une espèce de tribu, avec son langage séduisant, aux sonorités infinies, avec ses drôles de coutumes, ses rites et ses légendes. Pendant des années, je me disais: je crois que ça ferait une bonne histoire à raconter.